À Kirabo et Grace

Par Kampire Bahana. Photo de Darlyne Komukama

Prétentieux de ma part
De prédire
Un changement dans la direction du vent
Ou une étincelle dans l’œil d’un Dieu inconnaissable
L’amour sera notre refuge, notre Mabati[1]

 

 

Ils disent que les gens font des plans
Et Dieu rit
Mais je vais t’aimer comme un Sigiri[2] en saison pluvieuse
Comme une tasse de thé chaud
Comme le vieil arbre Muvule
Sous lequel mon grand-père
A fait la promesse à mon Kaaka
De l’aimer éternellement.

Rivières qui rugissaient avant l’époque de nos parents
Sont maintenant endiguées pour fournir de l’électricité
Ampoules ont remplacé les lampes-tempête
Et les enfants grandissent en oubliant leur langue maternelle
Nous vivons sans aucune garantie.
Peu de gens dans ce monde
Peuvent tenir dans leurs mains
Une chose d’aussi certaine et chaude comme le soleil

Très peu de gens, mon amour, peuvent regarder leur vie
Et rêver d’être aussi chanceuse.

[1] Toit de tôle
[2] Poêle à charbon