L’Ovale splendeur

Poème et tableau de Gladys Bedminster

J’ai voulu explorer dans « L’Ovale splendeur », publié en 2013, une autre dimension de la féminité. C’est l’œuvre singulière de ma bibliographie. C’est aussi l’expression de moments rares et heureux. Ces thématiques sont certes assez classiques mais se retrouvent aussi dans d’autres œuvres d’un genre différent. La quête et la compréhension de l’autre restent le socle de toutes relations, quant à la blessure, elle vient de très loin probablement l’enfance.

Deux Mains
Il est des mains qui ne savent ni aimer ni caresser
Perdues dans le labyrinthe des hésitations, des « comment fait-on ? »
Ces mains ne savent pas donner
Et reçoivent, sourire gêné, merci étouffé

Ce sont des mains qui restent froides
Même quand la passion les frappe
Elles la regardent penauds, gauches, ballants
Inutiles à côté de leurs corps amputés

En ouvrant les yeux on réalise
Qu’il s’agit d’ailes d’oiseaux mazoutés
Englués dans des pourquoi
Dégoulinant d’envies avortées

Si j’ai caressé ton visage et ton corps
C’est parce que la vie n’a jamais quitté les miennes
Je comprends maintenant qu’il est trop tard
Tes mains ont depuis longtemps trépassé.

Un hibiscus
Un hibiscus doré habite mon âme
C’est la Guadeloupe sous le charme
D’une petite princesse sans souliers
Qui n’a jamais cessé de scintiller

Notre amour
Notre amour était un miroir fugace
Il s’en est allé dans la glace

Aube nouvelle
J’aime la courbe de tes hanches
L’eau de ta bouche
Et la chaleur de tes mains
J’aime quand tu cries encore
Tu ne veux pas que je dise j’adore
De tes seins je connais tout
De tes reins je ne connais que le mouvement
Tu me dis reste ici
Je te réponds viens par ici
J’aime tes yeux et leur ovale splendeur
La finesse de tes mains
Le velours de ta peau
J’aimerais te boire jusqu’à la lie
Ce soir je t’aime
Plus que jamais.