L’amour, un acte révolutionnaire

De Seyi Adebanjo 

Entant qu’une personne queer, au genre non-conforme d’origine Nigériane, l’art est mon principal outil d’activisme, ma source pour prendre la vie, un jour à la fois. L’amour est un acte révolutionnaire en ces temps difficiles dans le monde, dans nos cœurs et nos esprits.

Qui-je-suis et ma vision du monde sont basés sur de nombreux piliers – à travers les conversations universelles sur les droits humains, l’homosexualité, l’identité noire et l’Africanité. Et cela, en dehors de la catégorie prescrite de sexe, race, des médias traditionnels/Queer, l’hétéronormativité, la transphobie, xénophobie et la suprématie blanche et privilégié des mouvements queer dominants.

Un de ces piliers est:

Créer un lien entre la spiritualité et la justice sociale. Honorer et revendiquer les pratiques autochtones de la guérison, de la spiritualité et de l’organisation communautaire. De nous assurer que ces pratiques, qui sont considérées comme des conversations/pratiques spirituelles privées et personnelles sont visibles et constituent des piliers dans nos actions politiques. De nous assurer que nos conversations sur la religion ne sont pas seulement sur les institutions religieuses, mais des conversations politiques sur la spiritualité. Car nos ancêtres et les guérisseurs/guérisseuses, chefs spirituel-le-s étaient/sont tuéEs, persécutéEs pour ces pratiques. Quand nous nous réunissons pour honorer la terre divine, la nature, nos rituels, les membres assassinés de nos communautés, nous nous libérons et renforçons nos forces intérieures pour le combat.

Sharon Bridgforth disait, Les esprits nous invitent à valoriser que plusieurs choses peuvent être vraies en même temps: Que nous formons un tout avec nos corps brisés et nos espoirs. Que nous pouvons exprimer pleinement notre chagrin et notre combat. Que, même lorsque nos rêves sont brisés et il n’existe aucune trace de Grâce, nous ne sommes jamais seulEs. “

Trans Lives Matter! Justice for Islan Nettles [La vie des Trans compte! Justice pour Islan Nettles ] était une documentation importante et émouvante d’une veillée spirituelle de la communauté à l’honneur de la vie de Islan Nettles, une femme transgenre de couleur. Islan était une jeune femme de couleur trans de 21 ans de Harlem, qui aimait la présence de ses sœurs transgenres de couleur. Elle avait su infuser son énergie, sa créativité et ses valeurs antiviolence dans son travail d’Assistante Photographe et d’instructrice de mode à Harlem Children’s Zone. Au moment de son meurtre, elle travaillait comme Assistante Styliste à Ay Médicis à Harlem. Le meurtre de Islan était un crime de haine particulièrement choquant car elle a été battue à mort devant un poste de police de Harlem à l’angle de la rue W. 148e St et de Frederick Douglas Boulevard.

J’ai été inspiréE de créer une exposition au Musée des Arts Gays et Lesbiennes Leslie Lohman avec l’appui d’un mentorat Queer/Art parce que nous pouvons faire le deuil et célébrer la vie, nous pouvons aimer, nous libérer sans que cela soit oppressif. Parce que le personnel est politique! Parce que les attaques brutales et croissantes qui visent les femmes trans de couleur sont scandaleuses, la victimisation des personnes trans provoque une indignation particulièrement poignante. Parce que les meurtres des personnes queer, trans, au genre non-conforme de couleur est la deuxième vague de lynchage politique. Parce que la guérison et l’action nous donnent de la force et amplifient nos voix.

Il est impératif et urgent de rendre visible les personnes de couleur queer, trans, au genre non-conforme car si les gens continuent à penser que le divin ne les aime pas, comment auront-ils/elles la force de se battre, de s’aimer, de vivre et d’avoir la foi?

Il est important pour chacunE de nous de faire ce travail sur le plan personnel, communautaire ou institutionnel, nous avons besoin de savoir que nous existons, que nous comptons et que nos représentations sont visibles. L’un des moyens qui nous rend visibles est notre expression de genre. La conversation autour du genre peut être dangereuse car elle rend les gens mal à l’aise et provoque facilement la violence. Soutenir les autres à être visible, à surmonter les traumatismes personnels et institutionnels sont ancrées dans mes actions politiques qui utilisent l’amour comme outil de libération. Ce qui veut dire prendre des risques, me révolter en des injustices, et quand j’ai peur. Avoir le courage de vivre, de soutenir mes communautés de vivre, d’infuser de l’amour autour de moi, de partager la créativité, le succès et la joie qui nous sommes dus, car nous en sommes dignes. La vie des personnes trans, queers, des Africain´s, la mienne, comptent! Le courage et l’amour sont des nécessités pour vivre nos vies pleinement et libérer nos communautés.